Une lecture philosophique de Cyrano : Gassendi, Descartes, Campanella : trois moments du matérialisme
- Éditeur
- H. Champion
- Format
- Livre Broché
- Collection
- Libre-pensée et littérature clandestine
- Catégorie
- Philosophie
- Langue
- Français
- Parution
- 05 - 2015
- Nombre de pages
- 577
- EAN
- 9782745328021
- Dimensions
- 160 × 240 × 20 mm
Résumé du livre
Les romans de Cyrano de Bergerac ont fait l'objet de nombreuses études, surtout littéraires. On prend appui, le plus souvent, sur le foisonnement des thèses qui s'y expriment pour dire que l'auteur n'en adopte aucune et qu'il se livre seulement à la «liberté» de son imagination. Par suite, un auteur pourtant très présent a été complètement négligé : Descartes. L'imagination est reine aussi chez Descartes dans son «Autre Monde» : Cyrano, selon nous, tient de lui une imagination «claire et distincte».
Par une lecture méthodique qui suit l'ordre du récit, nous avons dégagé une cohérence possible du matérialisme de Cyrano. Trois moments de ce matérialisme sont incarnés par des philosophes qui sont, chacun, «dépassé» par l'autre : Gassendi, pour son épistémologie sensualiste, Descartes pour sa physique mécaniste qu'il coupe de ses racines divines. Enfin Campanella incarne une exigence métaphysique associée au sensualisme : une double image parcourt le récit du Soleil, celle, cartésienne, de la circulation du sang dans le coeur et celle, campanellienne, de la circulation des âmes dans l'univers.
L'objet de notre étude s'inscrit dans la postérité matérialiste du cartésianisme. L'enjeu pour l'histoire des sciences est le rôle de l'imagination et des hypothèses dans la physique cartésienne, les difficultés du mécanisme pour expliquer la vie. À la croisée de la science, de la philosophie et de la poésie, le matérialisme de Cyrano nous est apparu «métaphysique» ; il y a même au Soleil une «religion matérialiste», traduction de la religion en termes matérialistes.